C’est fait, elle est allée au bout de son rêve. 105ème sur 600, 5ème féminine. 70% d'abandons, 58 femmes au départ, 6 à l’arrivée. Malgré une blessure au genoux suite a un déplacement du bassin Anne
laure a fini la course. A l’arrivée après 28 h et 39’ elle avait un large sourire. Malgré sa blessure qui la prive d’une seconde place assurée elle
est très contente de sa performance. Maintenant il va falloir soigner les plaies car après cette course
hors normes il y en a.
Jean-Paul Boufanais
Le récit de sa course par Anne-Laure:
Partie à 19h, vendredi
soir, sur la ligne de départ (petit plaisir perso...), avec les 600 autres
raideurs, je me sentais des ailes... ENFIN, le 22 juin était arrivé !
Euphorique, j'ai pris un départ beaucoup trop rapide, je suis partie en 12-13 km/h , avec un groupe de
"furieux"... Je savais que j'allais trop vite mais j'en avais
envie...
Quelques kilomètres ont suffi à réguler la vitesse et j'ai pris ma vitesse de
croisière, à 9-10 km/h
!
Les premiers ravitaillements se succédaient, sans difficulté notoire. Je
m'alimentais correctement, je buvais énormément (1,5l d'eau entre chaque pause,
c'est à dire entre 15 et 25 km
!), et je me sentais très à l'aise...
La nuit est tombée, nous avons tous été arrêtés pour nous équiper pour la nuit.
Fuseau, coupe-vent, frontale et bandeau réfléchissant... Et c'était parti pour
une nuit à la belle étoile.. Et quelles belles étoiles ! C'est tout à coup
devenu magique : regroupés en petits pelotons de "lucioles", nous
nous suivions les uns derrière les autres, les yeux rivés sur le sol pour
éviter les "pièges" de ces chemins côtiers : racines, cailloux,
trous, escaliers... Personne ne parlait plus, seuls le silence de la nuit nous
enveloppait...
Gros ravitaillement "chaud" au milieu de la nuit : la soupe et les
pâtes au fromage étaient les meilleures du monde, à ce moment-là... Et tout
allait toujours très très bien pour moi...
Petit à petit, le jour s'est levé, les frontales ont été rangées et les jambes
avançaient toujours...
Arrivée à Port Navalo vers 8h30, il faut monter dans le zodiac, les jambes
n'apprécient pas trop ce "temps mort"...
Débarqués en face, à Locmariaquer, il faut 1,5km avant de rejoindre le point de
ravitaillement. Je fais cela en marchant, tranquillement... Mon père
m'attendait de ce côté-là du Golfe, les retrouvailles sont sympathiques... Je
suis à la moitié de la course... Un genou me "titille"...
A ce ravitaillement, des ostéo sont présents, je décide de montrer ce genou qui
semble avoir un petit problème. Le bassin a vrillé, le genou avec et il est
bloqué... L'ostéo aux doigts magiques résout le problème et je repars, en
pleine forme, après avoir enlevé le pantalon et rangé le coupe-vent.. Il fait
beau, tout va toujours bien...
20 km plus tard, le genou devient très douloureux et je dois commencer à
marcher... J'ai parcouru, à ce moment-là, environ 110 km ...
Obligée de m'arrêter à un poste de secours pour trouver un infirmière qui
voudrait bien "strapper" le genou, je crois encore que je pourrai
courir avec un bandage bien serré... La douleur devient de plus en plus
difficile à supporter quand je cours... Alors je marche de plus en plus...
Le strapping ne tient pas, il me faut en refaire un par moi-même, du n'importe
quoi, en fait...
Je décompte alors les kilomètres qui me restent avant Larmor Baden car je sais
qu'il y aura d'autres ostéopathes là-bas...
Quand j'y arrive, je suis prise en charge par un docteur qui me dit que je ne
DOIS plus courir !!!! Il essaie de remettre en place genou et bassin mais il y
a trop d'inflammation et je dois renoncer à la course... Nouveau bandage et je
repars...
Un petit coup au moral au 150ème kilomètre, mais un bon fou-rire avec mon père
et tout est reparti "à fond"...
J'ai fini en marchant, à une très belle allure de 6 à 7 km/h ...
J'ai franchi la ligne d'arrivée en 28h38min... J'étais aux anges !!!...
Une aventure extraordinaire, une ambiance magique...
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